La salle des profs

Bande annonce du film La salle des profs – Ciné-club Chablaisien Bande annonce

Durée

1h40

Réalisation

Ilker Çatak

Interprétation

Leonie Benesch, Michael Klammer, Rafael Stachowiak, Anne-Kathrin Gummich

Pays

Allemagne

Année de sortie

2024

Carla est professeur de mathématique et d’éducation physique. Tout se passe bien avec les élèves jusqu’au jour où une série de vols ont lieu à l’école. Lorsque l’un de ses élèves est suspecté, Carla décide de mener l’enquête afin de faire toute la lumière sur cette affaire.

Le film

Maîtrisant avec brio le crescendo dramaturgique de son film, le cinéaste Ilker Çatak adopte une mise scène qui joue autant du sentiment d’urgence, accentué par une caméra à l’épaule soudée à l’héroïne, que d’un resserrement de l’espace et du cadre même (en format carré). En résultent une sensation d’étouffement et de malaise assez inouïe ainsi qu’une tension digne d’un thriller paranoïaque.

L’école, sa salle des professeurs, ses couloirs, ses toilettes et ses classes deviennent ici un labyrinthe carcéral où s’incarnent des problématiques sociales bien plus larges que l’éducation. Le film brasse des questions épineuses qui touchent autant à la justice, à la diffamation, à la surveillance et à l’exclusion, s’achevant sur une résolution ouverte et formidablement ambiguë.

Il faut dire que  La Salle des profs ne cherche pas à démontrer, mais à susciter le doute. Lors de l’un de ses cours de mathématiques, Carla tente de faire comprendre à ses élèves la différence entre une preuve et une supposition. Ce qui s’applique aux sciences de façon évidente apparaît bien plus nébuleux dès lors qu’il s’agit d’êtres humains, la vérité restant sans cesse camouflée derrière les allégations.

« Nommé à l’Oscar du meilleur film international, La Salle des profs renvoie l’image glaçante, inquiétante, d’une société plus prompte à la défiance et à la dénonciation qu’à la tempérance et à la conciliation. Une réussite remarquable. »  (Rafael Wolf, RTS)

« Observateur de la situation, İlker Çatak tire parti du collège comme lieu inhabituel pour un thriller. La description d’un univers clos, autonome, avec ses rituels, la classe, le réfectoire et la « salle des profs » lèvent le voile sur un monde auquel les parents d’élèves ont peu accès. Le cinéaste n’en tire pas une fiction documentaire, mais transforme le collège en lieu dramatique, où se joue une pièce au sens civique.

Carla voit se retourner contre elle le sort qu’elle a jeté, comme instigatrice de son propre vol. En découvrant ainsi le voleur, elle crée paradoxalement le chaos. Si elle reçoit en retour la violence d’Oskar, leur conflit rejaillit sur tout le collège, jusqu’à sa résolution. La progression du récit et les tensions propres au thriller mènent à une fin ouverte qui questionne le civisme, la tolérance et l’intégrité. Beau programme. » (Jacky Bornet, France info)